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Interview : Steve Stevens : « Pour Michael Jackson, la musique n’était pas une question de catégories »

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Message  feeclochette58 Mer 18 Avr - 6:42

A l’occasion du 25ème anniversaire de l’album BAD, MJJ Legacy vous propose de remonter dans le temps jusqu’en 1986. A cette époque, Michael Jackson et Quincy Jones travaillaient d’arrache pied pour donner suite à Thriller. Dans sa globalité, l’album qui allait finir par s’appeler BAD prolongeait l’image créée par Michael pour Beat It : du cuir, des rythmes féroces entre le rock et le funk…. Et pour donner à sa nouvelle galette une saveur incomparable, le Roi de la Pop n’a pas hésité à explorer de nouveaux horizons musicaux. C’est dans cet esprit qu’est née la collaboration devenue mythique entre Michael Jackson et Steve Stevens sur Dirty Diana…

Steve Stevens nait le 5 mai 1959 à Brooklyn. Il tombe amoureux de la guitare à l’âge de 7 ans et découvre un paysage musical alors peuplé d’artistes désormais devenus légendaires, d’Eric Clapton à Jimmy Page. Il intègre la prestigieuse LaGuardia High School For The Performing Arts, qui a servi de décor au film et à la série Fame. Steve traine dans les studios et a du mal à lancer sa carrière. Le déclic vient au début des années 80 lorsqu’il rencontre Billy Idol, ancien chanteur de Generation X. Les deux hommes vont alors enregistrer une série de tubes qui capturent une certaine folie propres aux 80’s, avec un habile mélange de Hard Rock, de sonorités Punk et parfois Dance, le tout avec un look et une série d’images qui repoussent les limites du Glam Rock (Eyes Without A Face, Flesh For Fantasy). Parallèlement à ses travaux avec Idol, Steve Stevens s’aventure à jouer les invités de marque sur des projets annexes. En 1986, alors que l’album Whiplash Smile annonce la fin de la collaboration entre les deux hommes, Stevens reçoit un coup de fil dont il se souvient encore : «Quincy Jones m’a appelé, et je venais juste de signer un contrat avec Warner. Mon directeur artistique là-bas s’appelait Ted Templeman, il était le producteur de Van Halen. Ted et Quincy étaient amis et c’est en fait ainsi qu’Eddie Van Halen a fini par poser sur Beat It. Lorsque le moment fut venu de produire le disque suivant, Quincy a appelé Ted en lui demandant : « Qui pourrions-nous avoir car nous ne souhaitons pas refaire la même chose ? » Ted m’a alors recommandé auprès de Quincy. J’ai ensuite reçu un coup de fil de Quincy Jones, je vivais à New York à l’époque. Le téléphone sonne et je pensais que quelqu’un se foutait de ma gueule, et j’ai donc raccroché. Le téléphone sonne à nouveau et la voix me dit : « Ne raccrochez pas car ce n’est pas une blague. Ted Templeman m’a donné votre numéro. Nous sommes en train de travailler sur le nouvel album de Michael, la suite de Thriller. Est-ce que cela vous intéresserait de venir et de jouer sur une chanson ? » Voilà comment ça a commencé. »

La séance d’enregistrement permet à Steve Stevens de découvrir les méthodes de travail du trio légendaire de Los Angeles (Bruce Swedien, Quincy Jones et Michael Jackson). Le New Yorkais ne pose en fait qu’une seule condition : que Michael Jackson soit présent lors de la séance. Il se souvient que Diana Ross avait déjà fait appel à ses services sans l’avoir rencontré. Stevens estime que son statut ne le cantonne pas au simple rang de musicien de studio et éprouve le besoin de rencontrer l’artiste pour lequel il travaille afin de donner le meilleur de lui-même. Une fois dans la cabine d’enregistrement, seule la musique compte : «La version sur laquelle j’ai joué devait durer quelque chose comme 7 minutes. Ils enregistraient à peu près de la même façon que nous pour Billy Idol. On avait toujours en tête la préparation de remixes Dance, versions extended et autres… Nous savions que nos musiques étaient jouées en boîtes de nuit. Il nous fallait donc pas mal de matière pour créer ces remixes etc… Ils m’ont expliqué que la chanson serait raccourcie et qu’ils me donneraient cette version intégrale pour jouer dessus. Et il devait y avoir 2 minutes de solo de guitare en plus de la chanson en elle-même. C’était intéressant de voir comment ils travaillaient. Ce n’était pas comme certains morceaux que nous avions enregistré avec Billy Idol. Il y avait des sons bien plus électroniques… des beats électronique entre autres. Il n’y avait pas beaucoup de monde dans le studio. C’était juste quatre gars (Michael Jackson, Quincy Jones, Bruce Swedien et Steve Stevens, NDLR) réunis dans un studio pour essayer de faire de la bonne musique. Ca m’a plutôt mis à l’aise car au final tu te rends compte que tu es là pour faire de la musique et une fois qu’on s’y est mis toutes les autres questions n’étaient que secondaires. On ne faisait que parler musique. Michael était très pointu de ce côté. Les choses qu’il voulait et qu’il demandait était toutes des idées cool. Il avait compris qui j’étais et quel était mon univers. Et j’essayais de donner le meilleur de moi-même. C’était une excellente session d’enregistrement. »


Après le succès phénoménal de Thriller, Michael Jackson est passé du rang de star à celui de superstar planétaire. Cette célébrité s’accompagne inévitablement d’un flot d’histoires et de rumeurs. Certains journalistes et acteurs du monde Rock de cette époque ne lésinent pas sur les moyens pour tenter de diminuer la force et l’impact de la musique de Jackson, comme pour lui faire payer le prix de cette surexposition médiatique. Steve Stevens avoue avoir été influencé par cela au départ : « J’avais des idées préconçues au sujet de cette chanson et vers quoi je me dirigeais. La première chose qui m’a frappé était que la chanson était bien plus sombre et plus « heavy » que je ne l’aurais imaginé. Et on aurait dit qu’elle avait un sacré caractère, avec une bonne dose de méchanceté, ce qui était génial pour moi car en tant que guitariste tu as envie d’y aller à fond et de jouer de façon agressive. Et j’étais plutôt content de ne pas tomber sur chanson Pop, c’était un titre très « dark » qui me permettait de travailler sur le côté bien « heavy » de ce que je fais. »

Michael Jackson est tellement fasciné par sa collaboration avec Steve Stevens qu’il lui propose de participer au tournage du clip et d’apparaitre avec lui au verso de la pochette du single. En plus du son, l’image et le look de Stevens permettent également à Jackson d’imaginer une ambiance Punk-Rock apocalyptique glorifiée dans le short film réalisé à Long Beach au printemps 1988 : « Le tournage de la vidéo fut incroyable également. Je ne l’oublierai jamais. Je pense que beaucoup des prises qui n’ont pas été retenues dans la version finale étaient en fait encore plus incroyables. A un moment, et malheureusement la caméra n’était pas au meilleur endroit pour filmer ça comme il faut, j’étais en train de jouer et Michael s’est mis à courir à travers la scène et a littéralement glissé entre mes jambes. Il s’est retrouvé derrière moi et a m’a pris la guitare des mains. Les personnes présentes sur le plateau sont devenues folle et se sont mises à applaudir. Mais je pense que l’angle n’était pas top et ils n’ont pas obtenu le meilleur résultat pour ce passage, et au final on ne le voit pas dans la vidéo. Pendant le tournage, il y a ces moments où on ne filme pas et pendant lesquels l’équipe prépare les autres scènes. Michael et moi parlions de Rock & Roll. Je me souviens qu’il m’avait dit que son groupe préféré était Queen, qu’il connaissait Freddie Mercury et qu’il avait vu plusieurs de leurs concerts. Il m’avait aussi dit que pour sa prochaine tournée il voulait proposer un show aussi visuel que ceux de Queen. Je n’avais jamais vu Queen alors du coup je lui expliquais à quoi ressemblait un concert de Billy Idol, il n’en avait vu aucun. Et il m’a aussi posé des questions sur Mötley Crüe, il voulait savoir si je les connaissais. Ce n’était pas le cas car j’étais de New York, mais je connaissais les New York Dolls (rires). »


Le 05 mars 1988, Michael Jackson électrise la foule du Madison Square Garden (New York). Il y termine une série de trois concerts où se réunissent non seulement tous les grands noms du cinéma et de la chanson, mais aussi les journalistes des 4 coins du globe venus découvrir la version 1988 du BAD Tour. Sur scène, Michael retrouve Tatiana Thumbtzen, qui joue avec lui dans le short film The Way You Make Me Feel, ainsi que Siedah Garrett, sa partenaire sur I Just Can’t Stop Loving You. Steve Stevens est le troisième invité de marque de ce concert légendaire : « Je suis arrivé aux répétitions et le chorégraphe de Michael (Vincent Paterson, NDLR) a essayé de m’expliquer où je devrais me tenir etc… et je lui ai dis : « Ecoute, je suis un joueur de guitare Rock, je ne suis pas un danseur, je vais venir faire mon truc, mais si tu veux juste me dire et m’expliquer ce que tu veux…. » Alors il m’a demandé : « On veut cette battle de guitares avec toi et Jennifer Batten. » Je lui ai dit : «Ok, je lui en parlerai et on va bosser dessus ». Je n’avais jamais travaillé avec un chorégraphe, c’est un autre monde pour moi. J’ai ajouté : « Cela risque de finir par être confus et de ne pas correspondre à ce que tu veux, Je pense que je devrais voir ça directement avec l’autre musicien et nous vous donnerons ce que vous voulez au final. »

En collaborant avec Michael Jackson, Steve Stevens se rend compte qu’il a rencontré un artiste qui refuse de se cantonner à des limites ou des étiquettes, une vision et un état d’esprit que le Roi de la Pop a défendu tout au long de sa carrière : « En discutant avec Michael pendant le tournage du clip, j’ai compris ce qu’il voulait créer pour sa tournée. Il voulait utiliser des éclairages Rock & Roll, des effets spéciaux et pyrotechniques qui n’avaient pas encore été présentés dans des concerts R&B, Dance ou tout autre registre. Il pensait à des éléments auxquels les gens ne s’attendaient pas à voir dans un spectacle de Michael Jackson. Il voulait mélanger toutes sortes d’ingrédients, et c’était très cool, car j’aime cette idée comme quoi pour lui c’était juste de la musique. Il n’essayait pas de ranger la musique et les musiciens dans des catégories… Pour lui il n’y avait pas de catégories… »

Un quart de siècle après l’enregistrement de Dirty Diana, Steve Stevens se souvient – et tient à rappeler – l’importance d’un projet estampillé Michael Jackson et des répercussions que cela a pu avoir sur sa carrière : « Ce que l’on est tenté d’oublier c’est l’impact que pouvaient avoir les clips de Michael Jackson. Lorsque cette vidéo fut diffusée pour la première fois, je me souviens – et j’avais déjà participé à plusieurs clips de Billy Idol à cette époque – que le jour suivant j’étais sorti déjeuner à Manhattan, et jamais autant de personnes ne m’avaient interpelé et stoppé en pleine rue pour que je leur signe des autographes… Quelque chose comme 25 ou 30 personnes pendant cette seule journée m’ont demandé des autographes… tout simplement parce que cette vidéo avait été diffusée la veille sur MTV. A cette époque, la première diffusion d’un clip de Michael Jackson était quelque chose d’énorme. »

source : MJJLegacy
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