PROCES MURRAY : Le médecin de Jackson a violé les principes fondamentaux

[feeclochette58]

Le médecin de Michael Jackson lui a donné une drogue moderne pour l’aider à dormir, mais un expert convoqué par l’accusation a dit hier aux jurés qu’en faisant ça, il avait violé les principes fondamentaux entre un médecin et son patient.

Le Dr Steven Shafer, expert en Propofol, a dit hier avoir décompté 17 violations de la part du Dr Conrad Murray, chacune mettant en danger la vie de Michael Jackson.

Murray a plaidé non-coupable pour homicide involontaire. Il était le médecin personnel de Jackson depuis à peu près deux mois quand celui-ci est décédé subitement en juin 2009. L’avocat du cardiologue va contre-interroger Shafer aujourd’hui.

Beaucoup de ces violations concernent l’équipement moderne que Murray n’avait pas lorsqu’il a donné du Propofol à Jackson dans la chambre de son domicile, mais Shafer a dit que la pire transgression du cardiologue avait été de faire passer ses propres intérêts avant ceux de Jackson.

Shafer a dit que depuis la Grèce Antique, et probablement avant, les sociétés avaient élevé les médecins à des standards haut de gamme. Il a cité le serment d’Hippocrate, "Dans chaque maison où j’entrerai, j’y entrerai seulement pour le bien de mes patients".

Plutôt que d’honorer l’ancienne croyance, Murray est allé chaque nuit chez Jackson pour lui donner du Propofol, qu’il a utilisé comme somnifère, un usage pour lequel il n’est pas prévu, a dit Shafer. Il a comparé le cardiologue de Houston à un employé, à une femme de ménage, qui ne saurait pas dire non à son patron.

"Dire oui ce n’est pas ce qu’est censé faire un médecin. Un médecin compétent sait qu’il ne faut pas faire ça", a-t-il témoigné.

Shafer, qui est professeur à l’Université de Columbia, et qui a mené les recherches qui ont aidé à rédiger la notice et les mises en garde qui figurent sur chaque flacon de Propofol, a continuellement répété que Murray n’était pas consciencieux, qu’il agissait contre la morale et contre la légalité. Il voyage régulièrement pour donner des cours sur les effets du Propofol, et son témoignage a pris une tournure globale lorsqu’il a décrit les conférences auxquelles il a assité en Chine, les recherches menées au Canada, ou les hiéroglyphes d’Egypte ancienne qui montraient déjà aux médecins comment ils pouvaient interagir avec leur patient ?

Mais il a dit que le cas de Murray ne ressemblait à aucun autre vu auparavant.

"Nous sommes dans une sorte de Never-Neverland pharmacologique. Pour autant que je sache, dans toute l’histoire, ça n’a été fait que sur Michael Jackson".

Le témoignage de Shafer relie entre elles toutes les pièces rassemblées dans le cadre du dossier Murray depuis 4 semaines. Le professeur a rappelé aux jurés que Murray avait acheté plus de 15 litres de Propofol pour les administrer au chanteur, qu’il était au téléphone dans les heures qui ont précédé la mort de Jackson, et qu’il a retardé l’appel au 911 quand il a retrouvé le chanteur en arrêt.

"Un patient qui est en train de mourir n’a pas une apparence différente d’un patient qui va bien", a dit Shafer, ajoutant que les médecins ne peuvent pas surveiller correctement un patient qui est sédaté s’ils font plusieurs choses en même temps.

"Le pire désastre qui puisse arriver lors d’une sédation se passe quand les gens prennent des risques", a dit Shafer. Dans le cas de Jackson, "aucun dispositif de sécurité n’a été mis en place", a-t-il ajouté.

Shafer, qui a écrit la notice qui guide les médecins dans l’usage de l’anesthésiant, s’est plusieurs fois adressé directement aux jurés, comme s’il était dans une salle de classe. En effet, la première partie de son témoignage a consisté en un cours intensif sur le Propofol, expliquant les effets sur l’organisme et expliquant pourquoi malgré le fait qu’il s’agisse d’un médicament remarquable, il doit être utilisé par des personnes qualifiées et dans un cadre médical approprié.

Le chercheur a dit aux jurés qu’il apparaissait que Murray administrait à Jackson de grandes quantités de Propofol chaque nuit. Il a dit que les dossiers montraient que Murray avait acheté 130 flacons de 100 ml de Propofol dans les trois mois qui avaient précédé la mort de Jackson.

Shafer a dit que c’était une "quantité extraordinaire pour un seul individu".

Comme les autres témoins experts, Shafer a basé beaucoup de ses opinions sur les propres mots que Murray a employés lors de sa longue déposition aux enquêteurs deux jours après la mort de Jackson.

Il a dit que le manque de notes était une violation des droits de Jackson, spécialement parce que les choses ont mal tourné.

"Il avait le droit de savoir ce qu’on lui faisait", a dit Shafer. "Sans dossier médical, on a refusé ce droit à la famille".

Quand Shafer a parlé de la famille Jackson, quelques jurés ont regardé dans la salle, où la mère du chanteur, son père, sa sœur Rebbie et son frère Randy étaient assis.

Le témoignage a montré que Murray n’avait pris aucune note concernant le traitement de Jackson et qu’il n’a pas enregistré ses signes vitaux dans les heures qui ont précédé la mort du chanteur.

Shafer a dit qu’il avait témoigné pour l’accusation sans être payé parce qu’il veut restaurer la confiance des médecins qui utilisent le Propofol, qui selon lui est un merveilleux médicament à condition d’être administré de manière appropriée.

"On me demande chaque jour en salle d’opération : ‘Est-ce que vous allez me donner le médicament qui a tué Michael Jackson ?‘. C’est une peur que les patients n’ont pas besoin d’avoir".

La défense va commencer à faire appel à ses propres témoins. L’un d’eux sera un confrère de Shafer, professeur à Columbia, le Dr Paul White, qui était dans la salle d’audience hier pendant le témoignage.

Murray est resté stoïque en écoutant que ses compétences médicales et son jugement avaient été plusieurs fois remis en question. White, assis derrière lui, a pris des notes.


Source: seattlepi.com – Traduction PYC pour MJFrance / MJJLEGACY